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Epreuves jet d'encre sur papier mat.
Formats variables

J’ai débuté les sténopés en 2011. Ça a commencé comme ça : j’ai fait quelques photographies à travers mes doigts, et la lumière a tracé des formes sur la surface sensible de mon appareil photo. Il y avait de la magie là-dedans, la sensation retrouvée du labo photo et de la révélation des premières épreuves : la lumière imprimait directement la matière, et traçait une empreinte inattendue sur celle-ci. Ces premiers sténopés ont donné la série Echo, et plus tard Borders, série «socle» qui s’enrichit encore aujourd’hui. J’ai toujours aimé détourner les objets, ainsi j’ai approfondi les possibilités de ce système rudimentaire. Petit à petit, le sténopé est devenu quelque chose d’à part dans ma vie, comme un pas de côté photographique. Ma méthode est ritualisée : je réalise de façon artisanale des trous dans une feuille de papier aluminium, parfois un, parfois deux, trois, quatre ou plus. Puis je colle cette feuille sur une platine de métal trouée qui deviendra mon objectif. J’emporte ensuite l’appareil transformé partout où je vais. Quand c’est loupé, l’image ne m’évoque rien. Parfois, au contraire, la méthode s’avère efficace, et la photographie obtenue révèle quelque chose qui ne peut être exprimé autrement. L'épreuve est conservée. L’usage de ce procédé flou stimule mon imaginaire, et le manque de définition n’est pas mon ennemi : il laisse une grande place à l’interprétation et permet la projection.