Archives sténopés couleur 2013 > 2025

Epreuves jet d'encre sur papier mat.
Formats variables

J’ai débuté les sténopés en août 2011, tout à commencé comme ça : j’ai fait quelques photographies à travers mes doigts, et la lumière a tracé des formes sur la surface sensible. Il y avait un peu de magie là-dedans, la magie retrouvée du labo photo et de la révélation de mes premières épreuves : la lumière imprimait directement la surface sensible, et traçait une empreinte inattendue sur celle-ci. Alors j’ai continué. Comme toujours, j’ai photographié mon entourage, mes amis, ma famille, des paysages, des aubes et des crépuscules. Ces premiers sténopés ont donné la série Echo, et plus tard Borders, série «socle» qui s’enrichit encore aujourd’hui. J’ai toujours aimé détourner les objets, ainsi j’ai approfondi les possibilités de ce système rudimentaire. Petit à petit, j’ai fait moins de photos «propres», et le sténopé est devenu quelque chose d’à part dans ma vie, comme un pas de côté photographique. Ma méthode est un peu ritualisée : je réalise de façon artisanale des trous dans une feuille de papier aluminium, parfois un, parfois deux, trois, quatre ou plus. Puis je colle cette feuille sur une platine de métal trouée qui deviendra mon objectif. Je teste différents outils, en fonction de ce qui me plaît d’obtenir, d’un résultat qui me parle. J’emporte l’appareil transformé partout où je vais. Parfois, la qualité technique n’est pas au rendez-vous, parce que les trous ne sont pas assez nets, que la lumière est insuffisante, ou pour toute autre raison. Quand c’est loupé, c’est que l’image ne m’évoque rien. Parfois, au contraire, la méthode s’avère efficace, et la photographie obtenue révèle quelque chose qui ne peut être exprimé autrement, c’est une bonne surprise. L’usage de ce procédé flou stimule mon imaginaire, et le manque de définition n’est pas mon ennemi : il laisse une grande place à l’interprétation et permet la projection.

sténopés couleur

Epreuves jet d'encre sur papier mat.
80/120 cm

ECHOs

Une paire de ciseaux, une aiguille, une boite noire et quelque chose pour capter la lumière : l’enregistrement du miroitement, et puis c’est l’expérimentation.

En 2014, je débute la série « Echo », un ensemble d’épreuves pour lesquelles je concentre mon attention sur l’onde, sur la propagation et l’empreinte des événements.

Je ne sais pas trop quand tout ça a commencé, mais je suis attiré par l’entité Temps. C’est une fascination. En travaillant à la séquence photographique, tentative de définition par découpage aussi jouissive que frustrante, je trouve le moyen de produire des (très) courts films en stop-motion avec mes « systèmes optiques ». De nouveaux « presque présent » apparaissent alors sur mes écrans, et j’aime ça.

Aujourd’hui, l’idée que j’enregistre l’empreinte de la lumière lorsqu’il n’y a plus de filtre entre elle et la surface sensible me séduit toujours : la lumière se glisse à travers un trou et frappe mes épreuves comme elle frappe ma rétine.
Paf. Quelque chose se met en mouvement : j’en garde précieusement les traces.